This repository has been archived on 2022-11-21. You can view files and clone it, but cannot push or open issues or pull requests.
kspace-static/src/textes/source/_posts/contes/la-tour-du-magicien.md

14 KiB
Raw Blame History

import title lang version license date proofread.grammalecte output output.pdf output.epub download categories
../../../../crowbook/common.book La tour du magicien fr 0.1.0 CC-BY-SA 4.0 2017/08/31 12:15:00 true
pdf
epub
proofread.html
../../../../../dist/download/la-tour-du-magicien.pdf ../../../../../dist/download/la-tour-du-magicien.epub la-tour-du-magicien
Contes

Il était cette histoire. On la nommait celle de la Tour du Magicien. Elle se racontait dans les plus haut cercles de la société très fermé de ceux qui connaissait lexistence de lautre monde. Elle était supposé y cacher la plus grande des armes. Le plus grand des secrets. On disait quelle contenait le but ultime de la vie de ceux qui connaissaient lexistence des forces magiques.

On disait aussi quil fallait faire le plus grand des sacrifices pour y lobtenir.

Depuis longtemps existent dans nos contrées des monastères cachés. Ils étaient là pour offrir une retraite loin du monde à ceux qui étaient initiés à lexistence de lautre monde et des forces qui en provenait. Les jeunes moines y apprenaient à devenir les gardiens du Grand Mystère, à protéger la Terre du surnaturel, et le surnaturel de la Terre.

Un jeune de ces moines, bercé dans les secrets et les apprentissages, désirait connaître. Il voulait savoir toujours plus. Et des connaissances que son insatiable curiosité convoitait, la plus grande était le contenu de la Tour du Magicien. Il désirait savoir qui était le magicien. Quel était ce secret. Pourquoi il était aussi grand, pourquoi était il retiré du monde. Était-il dangereux ? Rien nétait plus attrayant quun secret dangereux.

Entraîné par le torrent de la curiosité, il sétait enfuit une nuit de son monastère, vers la porte qui menait à la retraite de cette tour. Nécoutant que son désir de savoir, et nullement les recommandations à la prudence, il répétait lerreur que bien des jeunes gens, avide de pouvoir, avait fait avant lui.

À travers le monastère, il était arrivé dans la plus grande forêt cachée. Jamais nul des peuples magiques navait réussi à la dompter. Les âmes sy perdaient, les vies se brisaient face aux monstres qui la hantait.

Le jeune moine entra dans la forêt, et marcha pendant des heures. Devant lui se présenta une araignée géante, reine des arachnide. Elle savança et lui parla de sa voie froide et rêche.

— Que viens tu faire dans ce bois, petit homme. Ne sais-tu pas le sort qui ty attends ?

— Je viens découvrir le plus grand des secrets, je viens découvrir ce que recèle la tour du magicien.

Et alors laraignée séloigna. Elle semblait avoir peur. Comme si elle ne voulait interférer avec une telle mission.

— Je ne veux pas partager ne serait-ce quune seconde du destin de celui qui vivra les deux morts. Fuis ses bois, si jamais tu tiens à tout ce qui est plus cher que la vie.

Et le jeune moine repris sa route. Il croisa dautre créatures monstrueuses, mais toutes étaient effrayé par le destin du jeune homme, comme si la fatalité de ses actions pouvait se reporter sur elles.

— La tour du magicien nest pas un endroit interdit, lui expliqua une liche. Tout le monde peut y aller. Seulement, quand on y entre, il faut accepter le chemin sur lequel on sest avancé. Sais-tu au moins ce que tu cherches, en ce secret ?

Le jeune garçon sarrêtait un moment. Il regarda la créature qui se tenait devant lui. Il attendit un moment, et lui donna la réponse

— Je veux juste savoir quel secret peut être assez terrible pour quon estime que l'interdire où le détruire n'est pas suffisant pour décourager ceux qui veulent le découvrir.

La liche séloigna du jeune garçon.

— Se poser la bonne question est une bonne chose. Mais encore faut-il la comprendre, pour savoir si on veut vraiment trouver la réponse. Bien des gens, alors quils comprenaient même les Arcanes, les cinq grandes sources de la magie, nont pu survivre à cet entre du démon

À la fin de son périple, il voyait lentrée de la tour. Cependant, à se pied, un crâne. Et juste à côté, les ossements du bras. Une personne avait tenté de se traîner jusquici, et était mort. Le jeune garçon regarda alors autour de lui, et vit ce qui entourait la tour. Des centaines de squelettes, de cadavres. Le jeune garçon dégluti, et savança. Il entra dans la tour.

Son envie de savoir le poussait à aller affronter cette épreuve.

Cependant, quand il entra dans la tour, rien. Il ny avait même plus de corps. Avait-ils tous eut le droit de ressortir, ou était-ce une puissance qui détruisait tout ceux qui entraient sans être méritant ? Mais aucun piège ne sembla senclencher, aucun monstre ne vint larrêter alors quil gravit lescalier en colimaçon de la tour. Et tout en haut, en son sommet, se trouvait au cœur de la pièce, ce quil cherchait : un simple cahier à la couverture noire et unie, un simple cahier abîmé par le temps. Ses pages étaient jaunies, couvertes d'inscriptions dans une langue que personne ne semblait comprendre.

Le jeune moine tourna les pages. Il essayait de comprendre. Rien dautre ne se trouvait dans cette pièce. Était-ce inscrit dans ce cahier les plus terribles secrets magiques existant ? Une pierre philosophale ? Une formule pour dépasser les quatres arcanes, sources de la magie ? Les inscriptions du cahier semblait comprendre de nombreux alphabets, mélangés dans des mêmes mots incompréhensibles. Certains mots nétaient en fait que le même son, inscrit dans le plus dalphabet possible. Était-ce alors un véritable texte ?

Était-ce une vaste farce macabre ? Une mise en scène, pour punir celui qui croiraient en un secret si puissant quil permettrait de vaincre toute les armes ? En effet, combien dexpression ne disaient-elles pas que les livres avaient un pouvoir plus grand que les armes ? Que lérudit à la force de vaincre toutes les armées. Tout cela était malheureusement faux. En maniant les phrases, en pensant que ce qui est plus beau est plus grand, peut-être qu'on peut penser que c'est vrai… Mais malheureusement, bien des grands esprits, bien des âmes pures furent réduits au silence par le feu des armes et des batailles. Ce serait alors une moquerie, une vengeance de tous les brillants esprits détruit par la guerre. Un livre quon ne pouvait comprendre, parce quil ny avait plus ceux qui pouvaient lexpliquer.

Cependant, la puissance magique se sentait dans se livre. Peut-être était-ce seulement un leurre, pour cacher la véritable nature du livre. Le secret nétait pas dans le livre, mais avait la forme du livre. Un livre incompréhensible. Une épreuve. Fallait-il comprendre le livre, où comprendre ce quétait le livre pour le trouver ? Le jeune moine se demanda combien de guerrier venu chercher une arme capable de vaincre tous leurs ennemis était parti en voyant le livre, et quil était impossible à comprendre.

Où peut-être était-ce un avertissement. Ce secret nentraînera que la confusion. Le jeune homme se concentra. Sil avait raison, le livre devait être un simple sceau. Et ce quil fallait faire pour découvrir le secret, cétait ouvrir le sceau.

— Très bien, livre. Je suis prêt à découvrir le secret.

Il brisa le sceau.

En apparence, rien semblait se passer. Cependant, le jeune moine se sentit tomber dans un abysse. Le monde venait de cesser de faire sens. Un tas didée lui entrait dans la tête en même temps, des vérités sur le monde. Des informations qui semblent surgir de nulle part, une fois le sceau quétais le livre rompu. Cependant, il problème lempêchait de comprendre toutes ces informations. Elles étaient toutes contradictoires. Toutes ses croyances se révélaient vrai, même celles auxquelles il navait jamais cru. Cependant, elles était aussi fausse. Toute, sans exception. Même lidée que le vrai et le faux était contradictoire devenait à la fois vrai et faux. Toutes les lois de la magie, de la morale, sétiraient dans une sensation incompréhensible pour le jeune homme. Tout faisait sens, mais un sens qui nétait que le chaos des informations et des entités. Tout nétait plus que paradoxe. Il était submergé de visions dobjets qui étaient présent et absent à la fois, il se voyait à la fois jeune, bébé, vieux, homme, femme, neutre, riche, pauvre, fort, faible, petit, grand, existant, inexistant, être physique, être desprit, sexué, assexué… Il ne voyait plus rien, où plutôt ne pouvait retrouver la véritable image dans linfini dimage vrai et fausses à la fois. Il voulait partir, il voulait fuir. Mais une petite voix en son sein lui disait de rester. Il ne devait pas partir.

Il ne se souvint jamais combien de temps il resta dans cet état. Obligé dutiliser toute sa volonté pour ne pas senfuir et retourner vers un univers cohérent. Obligé de rester à une envie de fuir qui face à cette douleur qui lui brûlait lesprit, comme si son âme même allait être détruite par le feu du chaos. Cependant, après un moment, il comprit. Il comprit ce quétait ce livre, pourquoi il vivait cela. Et pourquoi les gens en mourrait. Et pourquoi les gens étaient tués pour cela. Il avait déjà lu cette histoire.

« Il y a cette histoire, avec cette caverne. Des hommes y sont enchaînés. »

Il tenta de marcher, il devait retrouver son chemin.

« Ils nont jamais vu la lumière du jour. Jamais directement. Tout ce quils voient, depuis le fond de leur grotte, ce sont des ombres deux-même et des choses, projeté par les quelques rayons du soleils qui parviennent jusquà eux. Des sons, ils ne connaissent que quelques échos, de temps en temps. »

Il chercha le piédestal du livre de ses doigts, toujours aveuglé. Il voulait se remettre debout.

« Quest-ce quil se passe, si lun dentre eux est libéré, et quon lamène jusquà la sortie ? »

Il ne réussi pas à se remettre debout. Il resta alors assis, dos contre le piédestal.

« Si on lamène jusquà la sortie, alors il sera ébloui, ses yeux seront brûlés par une lumière bien plus forte que tout ce quil aura jamais supporté auparavant. Il souffrira de ces changements. Il voudra résister, et ne pourra percevoir ce quil y a devant lui. Il voudra retourner à son état initial. »

Il tenta de reprendre son souffle.

Ce quil voyait, cétait le vrai monde.

Le paradoxe.

Le monde nétait pas cohérent, mais rempli de moments qui nobéissait pas aux lois de la logique. De moments impossibles. Et de cela naissait la magie. Ex contradictione sequitur quodlibet. Dune contradiction, on peut déduire ce quon veut. Il avait appris ça. Une loi de logique classique qui disait que quand une série de proposition contenait une contradiction, on pouvait déduire nimporte quel énoncé de cette contradiction.

Et des contradiction de la réalité, permanente et omniprésente, pouvait naître nimporte quoi. Mais comment pouvait-elles exister ? Cette question lui restait encore sans réponse. La magie. La puissance de transformer le monde en outrepassant les lois visible de la nature.

« S'il persiste, il s'accoutumera. Il pourra voir le monde dans sa réalité. »

On lui avait appris quil y avait cinq arcanes de la magie. Le mouvement, la matière, lesprit, la vie et le pouvoir. On lui avait dit que cétait les sources de la magie. Cétait faux. Les arcanes nétaient que la manière dont on avait réussi à comprendre cette puissance de transformation et à plus où moins la maîtriser. Elles nétaient quune métaphore. Les êtres magiques puissants puisaient directement dans lénergie du Paradoxe. Cependant, sil en comprenait le principe du Paradoxe, sa nature profonde lui échappait.

« Sil retourne auprès de ces semblables, ceux-ci seront incapable dimaginer sa transformation, accomplie ou non. Ils le recevront très mal. Ils refuseront de le croire. »

Le jeune moine se relevait difficilement. Il avait toujours le souffle court, mais il commençait à retrouver la vue. Il voyait maintenant que la pièce était rempli de bibliothèques, pleines de livres dont des feuilles dépassaient des pages. Il comprenait lidée de base, mais une grande partie du reste des informations quil avait reçu le dépassait encore. Quelques uns avaient fuit avant de comprendre, dautres étaient sorti pour partager leur savoir au monde entier.

Il comprenait pourquoi il avait vu tant de corps qui sortaient de la tour.

« Ceux-ci, ayant peur dune vérité qui changerait tout leur monde, incapable dimaginer ce quil a vu… Ne le tueront-ils pas ? »

Les monstres avaient eut peur dempêcher une personne daller vers la tour, de peur que ce quil y avait dedans les veuillent eux à la place. Cependant, une fois que la personne sortait, ils avaient encore plus peur quelle corrompe le monde avec ce quelle avait vu. Il était donc condamner à rester ici. Il était enfermé ici. Le retour lui était impossible.

Désormais, le jeune moine savait qui était le magicien. Il nétait pas un individu en particulier. Il est le chercheur, il est celui qui veut découvrir la vérité sur les forces du monde. Il avait eut accès à des tas dinformation dont il navait compris que les bases , et tout ce quil pouvait faire, cétait de tenter de comprendre.

Il avait désormais léternité pour essayer de mettre du sens sur ce quil avait vu. Sur le monde. Sa récompense était sa punition. Sa récompense était la possibilité du savoir, le début dune nouvelle quête, et léternité pour y accéder. Sa punition était de vivre léternité enfermé ici, jusquà ce quune autre personne arrive pour le rejoindre. Il ne pourrait revoir ceux à qui il tenait.

Il sassit.

Il prit un des ouvrages de note.

Il aurait besoin de soccuper.