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Contes

Quelque part dans les contrées où les fées et les lutins continuent de se montrer à la vue de tous se trouvent une ville, Carillon. Avec ses murs dune blancheur éclatante et ses toits dun bleu profond, cette cité perchée sur les falaises tient son nom des cloches qui sonnent perpétuellement, faisant de chaque journée une mélodie nouvelle et envoûtante. Cependant, un jour par semaine, elle se taisent, faisant le silence.

Bien souvent les voyageurs étonnés senquissent de lorigine de ce troublant silence est-ce le souvenir dune tragédie, est-ce un deuil qui force le respect dun mystérieux mutisme à cette métropole de mélodie ? À cela les habitants leur répondent quil sagit dun jour de fête, le jour de lenfant. Ce jour est le jour où le questionnement enfantin sauva toute la ville d'un dragon. Ce jour est le jour qui rappelle aux puissants de la ville que bien des choses les dépassent.

Et après cela, ils racontent cette intrigante histoire :


« Jadis, les cloche de notre cité sonnaient sans cesse, et jamais un seul jour ne sarrêtaient. Elles sonnaient la paisibilité de notre vie, le faste de nos récoltes et la clémence de notre climat. Notre puissance effrayait nos ennemis, et nos murs immenses montraient que nous étions imprenable.

Cependant, un jour, une menace arriva dans notre ville, une menace venu du ciel. Un dragon, au regard de cendre et au cri de fureur tomba du ciel et nous attaqua à lintérieur même de nos murs. Il terrorisait les passants. Son souffle était brulant et son cri terrifiant, et nous perdimes bien des combattants, ce jour là. Mais nous narrêtames pas nos cloches, nous ne voulions pas céder à la peur, abandonner notre façon de vivre. Nous voulions montrer notre force. Il sembla disparaitre le soir tombé, nous laissant dans une nuit dincertitude.

Le lendemain hélas, il attaqua de nouveau. Il nétait pas parti, mais se déplaçait dans le dédale des ruelles. Alors nous montâmes une équipe pour aller le traquer. Nul de revint. Un nouveau quotidien de peur et de mort commença alors. Les soldats ne réussissaient à vaincre le dragon, et celui-ci semblait ne pas vouloir sortir. Mais toujours les cloches sonnaient, donnant courage et volonté aux habitants et aux chevaliers. Nous gardions foi grâce à leur mélodie.

Lenfant dun magistrat, alors émit une hypothèse sur le dragon :

— Et si le dragon au souffle brulant et au cri terrifiant était celui qui avait le plus peur ? Nos cloches sonnent fort et nos murailles sont grandes, peut-être se croit-il piégé dans notre cité ?

Mais personne ne voulait croire en lidée dun dragon qui avait peur.

Alors le roi décida que de simple guerrier ne suffirait à occir la bête. Les uns après les autres, il appella les cavaliers les plus nobles et courageux du royaumes. De pieux et preux chevaliers, qui sauveraient Carillon du souffle du dragon.

Le chevalier Alembert, à la monture resplendissante, répondit à lappel et sen vint sagenouiller devant le roi. « Je viens, monseigneur, sauver cette ville et votre royaume. Je men vais occir ce reptile et offrir sûreté aux habitants de votre cité ». Dans un grand galop, il sattaqua au dragon. Mais celui-ci le broya immédiatement de ses puissantes pattes.

Le baron Hadrien, au courage incroyable, répondit à lappel et sen vint sagenouiller devant le roi. « Je viens, monseigneur, sauver cette ville et votre royaume. Je men vais occir ce reptile et offrir sûreté aux habitants de votre cité ». Sans la moindre peur, il sattaqua au dragon. Mais celui-ci le déchiqueta immédiatement de sa terrible mâchoire.

Le comte Rembert, aux pouvoirs anciens, répondit à lappel et sen vint sagenouiller devant le roi. « Je viens, monseigneur, sauver cette ville et votre royaume. Je men vais occir cet animal et offrir sûreté aux habitants de votre cité ». Psalmodiant détranges incantations, il sattaqua au dragon. Mais celui-ci lécrasa immédiatement avec sa queue aux écailles dures comme le diamant.

Le duc Eusèbe, à lépée étincelante, répondit à lappel et sen vint sagenouiller devant le roi. « Je viens, monseigneur, sauver cette ville et votre royaume. Je men vais occir cette bête et offrir sûreté aux habitants de votre cité ». Brandissant sa lâme, il sattaqua au dragon. Mais celui-ci le découpa immédiatement avec ses griffes acérées.

Le prince Amaury, à larmure indestructible, répondit à lappel et sen vint sagenouiller devant le roi. « Je viens, monseigneur, sauver cette ville et votre royaume. Je men vais occir ce monstre et offrir sûreté aux habitants de votre cité ». Sûr de son invulnérabilité, il sattaqua au dragon. Mais celui-ci le carbonisa de son souffle flamboyant.

Pendant que les plus grand guerriers affrontaient le dragon, lenfant avait petit à petit tenté de parler aux moines des églises. Après le décès du prince, ceux-ci acquiescèrent à lidée darrêter les cloches.

Et un beau jour, un mardi, il ny eut plus aucun son dans la ville.

Tous, hommes, femmes, enfants, bêtes, tous découvraient parfois pour la première fois un monde en silence. Le dragon releva la tête. Son regard semblait moins fou, et il ne soufflait ni ne criait plus. Les derniers guerriers se préparèrent à lachever, quand lenfant passa devant eux. Des habitants poussèrent des cri deffroi, à lidée du sort que la bête allait faire à lenfant. Le dragon allait-il broyer, déchiqueter, écraser, découper, carboniser lunique personne qui avait pensé quil nétait pas une bête sauvage ?

Lenfant sarrêta, loin du dragon, et resta debout, droit comme un piquet.

— Les cloches ne font plus de bruit, tu peux partir. Je ne tenterais pas de ten empêcher ou de te faire de mal.

Le dragon regarda autour de lui. Son regard rougeoyant se posa sur lêtre fragile qui se tenait devant lui. Le temps semblait comme arrêté, tous retenaient leur souffle. Brutalement, le dragon senvola, et disparu dans le ciel.

La ville était sauvé.

Lenfant reçu les honneurs, mais ne vécu quune vie simple, en dehors des murailles de la ville. On raconte que dans son age avancé, le dragon vint chercher lêtre qui lavait épargné, avec la proposition de venir vivre de très longues dernières années avec eux. »

La légende quencore aujourdhui, celui ou celle qui restera doux et silencieux pourra traverser la colonie du dragon, pour trouver une mystérieuse personne, à lâge très avancé mais à la santé de fer, qui vous expliquera que même les nobles et fiers dragons peuvent avoir autant peur de vous que vous avez peur d'eux, et que parfois il faut savoir ne plus être puissant et effrayant pour pouvoir sauver ceux à qui nous tenons.