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Kazhnuz 2020-05-13 14:53:34 +02:00
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@ -5,6 +5,8 @@ categories: Pensées
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Quand jétais petit, aucun lieu ne me semblait plus mystérieux quune bibliothèque. Un espace avec ses rituels étranges, tel que garder le silence. Un lieu ou tout pouvait se trouver, nimporte quel histoire pouvait se cacher au tournant dun ouvrage. Ces lieux étaient comme des temples, non pas uniquement du savoir, mais également des temples des histoires, des lieux et des mondes à découvrir.
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Quand jouvrais un livre, je me demandais toujours : comment quelquun a pu écrire ça. Comment pouvait-il savoir que les mots étaient les bons, comment pouvait-il réussir à écrire des choses aussi belles. Est-ce que chaque phrase était fabriquée, façonnée dans largile des mots et des figures de style afin de construire un ensemble ou chaque sonorité et lettre tomberait à la bonne place ? Ou était-ce un talent inné, les phrases naissaient toutes seules, naissant comme une mélodie harmonieuse de caractères couchés sur du papier. Jerrais dans les bibliothèques à la recherche dune réponse à cette question.
Comment une histoire pouvait-elle être faite ? Où trouvaient-ils des idées originales, comment pouvait-elle naître dun coup dans leurs esprits fertiles. Nayant point la clef de linspiration, la porte de la compréhension de ce mystère semblait rester irrémédiablement close. Comme si le secret des livres que jadorais dévoré semblait impossible à découvrir par la simple lecture. Cest ainsi que lenvie décrire naquit. Comment réussir à faire pareil. Comment réussir à faire des histoires. Était-ce des jeux ? Est-ce quon jouait des personnages, puis on couchait ses jeux sur du papier ? Était-ce des plans bien suivi ? Était-ce un univers dans lequel on vivait un peu ?

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@ -5,6 +5,8 @@ categories: Pensées
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Quand jétais petit, jai régulièrement fait ce même cauchemar. Je courais, jessayais déviter quelque chose, mais je ne faisais quallez de moins en moins vite. La lenteur me prenait, et javais limpression que tout ce que je voyais au loin, tous les moyens de fuite étaient inaccessibles. Peut-être était-ce pour cela que je naimais pas trop courir, peut-être était-ce juste de la paresse.
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Cependant, la vitesse gardait quelque chose dattirant, malgré les faibles capacités de mes jambes. Être rapide, ce nétait pas simplement être dans une grosse voiture et jouer de laccélérateur, non. Ce nétait non plus un intérêt pour les sportifs, qui à travers entraînements intensifs et produits chimiques avaient fait de leur vitesse leur métier. Cétait rendre accessible ce qui était trop loin. Cétait également la souplesse et la fluidité. Ce nétait pas temps la vitesse dune fusée Ariane que ces mouvements souples et rapides qui en devenaient presque invisibles. Était-ce une attirance personnelle, où faisait-ce partie de ces nombreux fantasmes de lenfance ?
Quand on est enfant, on court tout le temps. Il faut dire quon aime pas trop attendre. Courir, être rapide, cest aussi le moyen de baisser la terrible, la funeste attente. On traîne des pieds pour éviter ce quon ne veut pas, mais on court vers ce que lon veut. Même si ce nétait pas trop ce que je préférais, il marrivait de courir dans tous les sens quand jattendais quelque chose. On nous dit dattendre cinq minutes cest-à-dire une éternité. Mais nous, ce quon veut, cest la suite. Mais ce nétait pas que de limpatience. Cétait aussi des sensations.

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@ -5,6 +5,8 @@ categories: Pensées
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Un vieux téléphone Nokia pété. Un vieux souvenir du lycée. Retrouvé dans une caisse en cherchant un câble Ethernet. Je ne sais pas depuis combien de temps je lai vu. Il ne marche pas, et même dun point de vue technique cest un vieil appareil sous une antique version de Symbian, un système tellement ancien quil doit être vérolé de toute partie. Des ordinateurs cassé. Rien a en faire à présent. Mais offerts par des amis. Offerts par mon père. Une carte de transport périmée qui ne marche quà Rennes. Mon vieux sac cassé que javais en cours là-bas. Pourquoi garder tout cela ? Je suis incapable de jeter quoi que ce soit dans tout cela.
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Ces objets nont plus aucune utilité objective. Ils prennent la poussière et ne sont regardé que lorsque je me sens mélancolique. Ai-je peur de passer à autre chose dans certains cas, de me dire que ces parties de ma vie soit finies ? Oui et non. Ils sont une partie de moi. Une piste vers le passé. Un souvenir dune époque de ma vie, des tickets de métro dun voyage à Paris, des souvenirs de mes ex, de mes amis que jai perdu à cause de léloignement, de mes conneries ou dune faucheuse de merde… Et beaucoup de souvenirs de mon père, des photos, des écrits de souvenirs que jai avec lui. Tout ces objets, du plus au moins cher, sont ces pistes. Des pistes vers des fragments de vie et de temps qui existent quelque part en moi, qui existe quelque part dans le lieu ou je vis. Vers ce qui a été, vers ce qui aurait pû être. Ils sont le rappel quil existe quelque chose avant aujourdhui, ils sont les souvenirs de tous ces instants, toutes ces personnes qui ont participé à me construire.
Le passé est un chemin, et ces objets en sont la piste.